Du 22 novembre au 1er décembre 1700, Andros, 1
Île d'Andros.
Andros (TOURNEFORT 1717).
Andros vu d'avion, octobre 2024.
Les seigneurs d’Andros (...) firent bâtir un fort sur la pointe de terre qui sépare le port en deux. Andros, avrl 2024.
La plaine de Livadia, c’est à dire des lieux agréables : ce sont des champs féconds plantés d’orangers, de citronniers, de mûriers, de jujubiers, de grenadiers et de figuiers ; on n’y voit que jardins et ruisseaux. Livadia, avrl 2024.
" Nous arrivâmes le 22 novembre au port du château, principale ville de l’île [=Andros]. (…] Les vieux marbres de ce château d’en bas montrent bien qu’il a été bâti sur les ruines de quelque ancienne et superbe ville ; peut-être que ce fut par les soins des seigneurs d’Andros, qui choisirent ce lieu pour faire leur résidence et qui y firent bâtir un fort sur la pointe de terre qui sépare le port en deux (…). C’est le quartier de l’île le plus riant et le plus fertile.
En ce sortant de ce bourg on entre dans les plus belles campagnes du monde : à gauche c’est la plaine de Livadia, c’est à dire des lieux agréables ; ce sont des champs féconds plantés d’orangers, de citronniers, de mûriers, de jujubiers, de grenadiers et de figuiers ; on n’y voit que jardins et ruisseaux ; le chou-rave [=rutabaga] y est très commun, de même que dans les autres îles ; c’est celui qu’on appelle chou de Siam depuis que les ambassadeurs de Siam sont venus à la cour de France, quoi que cette plante fût connue longtemps auparavant en Europe.
A main droite du château d’Andros on entre dans la vallée de Megnitez [=Menites] aussi agréable que l’autre, et arrosée de ces belles sources qui viennent des environs de la Madona de Cumulo, chapelle fameuse tout au haut de la vallée ; ces sources font tourner huit ou neuf moulins ; l’une des plus considérables sort du rocher même qui fait partie de la chapelle.
Le village d’Arna est bâti par gros pelotons séparés les uns des autres, à mi-côte d’une vallée ornée de platanes et de fontaines ; pour y aller, on traverse la montagne la plus haute de l’île. Le village d’Arna & celui d’Amelocho ne sont peuplés que d’Albanais vêtus encore à la mode de leur pays & qui vivent à leur manière, c’est à dire sans foi ni loi : les Turcs les ont engagés d’y venir pour repeupler l’île où il n’y a guère plus de 4000 âmes [9000 aujourd’hui] & où les terres nous parurent bien cultivées.
La principale richesse d’Andros consiste en soie, quoi qu’elle ne soit propre qu’à faire de la tapisserie (…).
Les montagnes d’Andros sont couvertes d’arbousiers en plusieurs endroits, on en distille pour faire de l’eau de vie ; les mûres noires donnent aussi un esprit ardent qui n’est pas désagréable & l’on nourrit les vers à soie des feuilles de ce mûrier. Les grenades y sont à gros grains et d’un excellent goût." TOURNEFORT 1717
Le village d’Arna est bâti par gros pelotons séparés les uns des autres, à mi-côte d’une vallée ornée de platanes et de fontaines. Arni, Andros, avril 2024.
La vallée de Megnitez [est] arrosée de ces belles sources qui viennent des environs de la Madona de Cumulo. Menites, Andros, avril 2024.
Les montagnes d’Andros sont couvertes d’arbousiers en plusieurs endroits. Arni (Andros), avril 2024.