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Ferula glauca L.

Famille :
Apiaceae
Genre :
Ferula
Ferula glauco folio, caule crassissimo, ad singulos nodos ramoso & umbellifero Coroll. I. R. Herb. 22

Observée par Tournefort à Naxos, Amorgos, Schinoussa et Irakliá.

Ferula glauca est la seule férule présente dans les Cyclades. Tournefort mentionne toutefois à Naxos Ferula tenuiore folio, qui désigne habituellement Ferula communis L.

Ferula caule crasso, de l'archipel. Collection du MNHN-Paris

Ferula glauca L., photo prise à Paros, octobre 2022.

Ferula glauca L., Amorgos, avril 2023.

Ferula glauca L., photo prise à Paros, octobre 2022.

Ferula glauca L., Amorgos, avril 2023.

" La Férule des anciens croît en abondance dans cette île (…). Elle porte une tige de cinq pieds de haut, épaisse d’environ trois pouces, noueuse ordinairement de dix pouces en dix pouces, branchue à chaque nœud, couverte d’une écorce assez dure de deux lignes d’épaisseur ; le creux de cette tige est remplie d’une moelle blanche, qui étant bien sèche prend feu tout comme la mèche ; ce feu s’y conserve parfaitement bien, et ne consume que peu à peu la moelle, sans endommager l’écorce ; ce qui fait qu’on se sert de cette plante pour porter du feu d’un lieu à un autre ; nos matelots en firent provision : cet usage est de la première antiquité et peut expliquer un endroit d’Hésiode, qui parlant du feu que Prométhée vola dans le ciel, dit qu’il l’emporta dans une Férule (…). [Hésiode, Théogonie, 40 « Mais le noble fils de Japet [=Prométhée], habile à le tromper, déroba un étincelant rayon de ce feu et le cacha dans la tige d'une férule »]

Ces tiges sont assez fortes pour servir d’appui, et trop légères pour blesser ceux que l’on frappe, c’est pourquoi Bacchus, l’un des plus grands législateurs de l’Antiquité, ordonna sagement aux premiers hommes qui burent du vin, de se servir de cannes de Férule, parce que souvent, dans la fureur du vin, ils se cassaient la tête avec les bâtons ordinaires ; les prêtres du même dieu s’appuyaient sur des tiges de Férule, et Pline remarque que les ânes mangent cette plante avec beaucoup d’avidité, quoi qu’elle soit un poison aux autres bêtes de somme : nous n’avons pas vérifié cette observation, parce qu’on ne nourrit que des moutons et des chèvres dans ces îles désertes. La Férule d’Italie et de France est différente de celle de Grèce (...).

Celle de Grèce sert aujourd'hui à faire des tabourets : on applique alternativement en long et en large les tiges sèches de celle plante pour en former des cubes, arrêtés aux quatre coins avec des chevilles de bois : ces cubes sont les placets des dames d’Amorgos (…). Nous incisâmes quelques tiges de Férule dans cette île : le lait qui en sortit, de même que les grumeaux qui s’étaient formés naturellement sur d’autres tiges de la même plante, ne sentaient point du tout le Galbanum : cette drogue se tire d’une plante ombellifère qui naît en Afrique, que nous avons conservée assez longtemps dans le Jardin royal, et que j’ai rapportée au genre d’Oreoselinum par la structure de son fruit. " TOURNEFORT 1717