Du 17 au 22 août 1701, de la frontière arménienne à Kars et séjour à Kars

(précédemment)

" Nous eûmes le chagrin d'être venus à Chout-Louc [Üçbölük ?] sans voir les ruines d'Anicavac ou Anicagué, c'est à dire la ville d'Ani, qui est le nom de je ne sais quel roi d'Arménie. Ces ruines sont sur les terres de Perse à demi lieue du chemin que nous avions tenu ; mais nos voituriers ne s'avisèrent de nous en parler que lorsque nous fûmes arrivés au gîte. Je ne crois pas qu'il y ait rien de curieux à voir dans ces ruines pour les voyageurs ; il n'y a que les débris des ruines grecques qui méritent d'être vus, parce qu'on y trouve toujours quelques restes d'inscriptions, lesquelles bien souvent sont d'un grand secours pour débrouiller l'ancienne géographie.

Nous partîmes donc le 17 août à quatre heure du matin (...). Nous continuâmes notre route dans un pays plat, réjouissant et bien cultivé. On découvre trois ou quatre villages assez considérables et l'on sent bien que l'on approche d'une des meilleures villes du pays. Nous trouvâmes des pâturages charmants au pied d'un colline fort agréable (...).

Nous arrivâmes à Cars sur les quatre heures de l'après-midi et nous y séjournâmes jusqu'au 22 août (...). Les environs de Cars sont propres pour herboriser et nous nous promenions en liberté à la faveur des amis que nous nous y étions faits en venant d'Erzeron (...). Voici la description de quelques belles plantes qui naissent autour de Cars :

Campanula Orientalis, foliorum crenis amplioribus et crispis, flore patulo subcaeruleo Coroll. I. R. Herb. 3

Ferula Orientalis, Cachryos folio & facie Coroll. I. R. Herb. 22

Lychnis Orientalis, Buplevri folio Coroll. I. R. Herb. 24

Le 23 août, nous partîmes de Cars. " TOURNEFORT 1717.