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Du 7 septembre au 21 octobre 1700, Naxos

Tournefort fait deux séjours successifs à Naxos, du 7 au 15 septembre, puis du 15 au 21 octobre. Il note dans son journal la liste des plantes observées sur l'île sans faire la distinction entre ces deux périodes.

Île de Naxos.

Chora, octobre 2020.

Naxos, octobre 2020. Photo Frédéric Tintilier.

Quoique cette île soit une des plus agréables de l’archipel, elle nous parut d’abord plus propre à inspirer de la tristesse que de la joie. Naxos, octobre 2020.

Les Naxiotes qui sont les vrais enfants de Bacchus, cultivent bien la vigne quoiqu’ils la laissent traîner par terre jusques à huit ou neuf pieds loin de son tronc. Naxos, octobre 2020.

" Quoique cette île soit une des plus agréables de l’archipel, elle nous parut d’abord plus propre à inspirer de la tristesse que de la joie : il faut la parcourir pour en découvrir les beaux endroits (...). Toute cette île est pleine d’orangers, d’oliviers, de limoniers, de cèdres, de citronniers, de grenadiers, de figuiers, de mûriers ; il y a aussi beaucoup de ruisseaux et de fontaines. On boit aujourd'hui d’excellent vin à Naxie : les Naxiotes qui sont les vrais enfants de Bacchus, cultivent bien la vigne quoiqu’ils la laissent traîner par terre jusques à huit ou neuf pieds loin de son tronc, ce qui fait que dans les grandes chaleurs le soleil dessèche trop les raisins, et que la pluie les fait pourrir plus facilement qu’à Santorin, où les ceps de vignes sont en arbrisseau.

 

 

Bien qu’il n’y ait point à Naxie de port propre à y attirer un grand commerce, on ne laisse pas d’y faire un trafic considérable en orge, vins, figues, coton, soie, lin, fromage, sel, bœufs, moutons, mulets, émeri et huile : on n’y brûle que celle du lentisque, quoi qu’on donne pour un écu huit oques de celle d’olive. Les lentisques y sont chargés d’une prodigieuse quantité de graine, que l’on met en digestion lorsqu'elle est mûre, et que l’on presse quelques jours après : cette huile est bonne pour le cours de ventre, pour les fleurs blanches, pour la gonorrhée, pour la colique ; on en graisse le boyau dans la descente du fondement. Dioscoride la recommande pour les maladies de la peau. Le Ladanum que l’on recueille dans cette île n’est bon que pour l’usage des habitants : il est plein d’ordures, de poil de chèvre et de laine, car on ne prend pas la peine de l’amasser avec des fouets comme en Candie : on coupe seulement la laine et le poil des animaux que se sont frottés contre les arbrisseaux de cette espèce de Ciste, qui (…) est fort commune à Naxie.

  

Nous herborisâmes aux marais vers le port des salines, à Calamitia, à Pliki, à Perato (…)." TOURNEFORT 1717.