Rhododendron ponticum L.
Observé par Tournefort dans les environs de Trabzon.
Cette plante aime la terre grasse, humide & vient sur les côtes de la mer Noire le long des ruisseaux. Rhododendron ponticum, Sumela, juillet 2025.
Depuis la fin du mois d'avril jusques à la fin de juin, ces sommités sont chargés de bouquets de 4 ou 5 pouces de diamètre, composés chacun de vingt ou trente fleurs. Rhododendron ponticum, Tonya, juillet 2025.
Cette espèce s'élève ordinairement à la hauteur d'un homme. Son principal tronc est presque aussi gros que la jambe. Rhododendron ponticum, Tonya, juillet 2025.
Les branches sont assez touffues & naissent dès le bas, mal formées, inégales, garnies seulement de feuilles vers les extrémités. Rhododendron ponticum, Tonya, juillet 2025.
Ces feuilles, quoique rangées sans ordre, sont d'une grande beauté, et ressemblent tout à fait à celles du Laurier Cerise. Rhododendron ponticum, Sumela, juillet 2025.
Ces feuilles, quoique rangées sans ordre, sont d'une grande beauté, et ressemblent tout à fait à celles du Laurier Cerise. Prunus laurocerasus, Tonya, juillet 2025.
Chaque fleur est d'une seule pièce, longue d'un pouce & demi ou deux, rétrécie dans le fond, évasée et découpée en cinq ou six parties. Celle d'en haut qui est quelque fois la plus grande, est large d'environ sept à huit lignes, arrondie par le bout de même que les autres, légèrement frisée, ornée vers le milieu de quelques points jaunes ramassés en manière d'une grosse tache. Rhododendron ponticum, Tonya, juillet 2025.
Chamaerhododendros Pontica maxima, folio Laurocerasi, flore Caeruleo purpurascente
" Cette espèce s'élève ordinairement à la hauteur d'un homme. Son principal tronc est presque aussi gros que la jambe. Sa racine trace jusques à cinq ou six pieds de long, partagée d'abord en quelques autres racines grosses comme le bras, distribuées en subdivision d'un pouce d'épaisseur. Celles-ci diminuent insensiblement, accompagnées de beaucoup de chevelu. Elles sont dures, ligneuses, couvertes d'une écorce brune, et produisent plusieurs tiges de différentes grandeurs, lesquelles environnent le tronc. Le bois en est blanc, cassant, revêtu d'une écorce grisâtre, plus foncée en quelques endroits. Les branches sont assez touffues & naissent dès le bas, mal formées, inégales, garnies seulement de feuilles vers les extrémités. Ces feuilles, quoique rangées sans ordre, sont d'une grande beauté, et ressemblent tout à fait à celles du Laurier Cerise. Les plus grandes ont sept ou huit pouces de long sur environ deux ou trois pouces de large, et sont terminées en pointe par les deux bouts, vert gai, lisses, presque luisantes, fermes et solides. Le dos qui n'est que l'allongement de la queue, laquelle a près de deux pouces de long, est relevé d'une grosse côte sillonnée en devant, dont les subdivisions principales sont comme alternes. Les feuilles diminuent à mesure qu'elles approchent des sommités, quoiqu'on en aperçoive assez souvent qui sont encore plus grandes que les inférieures. Depuis la fin du mois d'avril jusques à la fin de juin, ces sommités sont chargés de bouquets de 4 ou 5 pouces de diamètre, composés chacun de vingt ou trente fleurs, à la naissance desquelles se trouve une feuille longue seulement d'un pouce et demi, membraneuse, blanchâtre, large de 4 ou 5 lignes, creuse et pointue. Le pédicule des fleurs a depuis un pouce jusques à 15 lignes de longueur, mais il n'est épais que d'environ une demi ligne. Chaque fleur est d'une seule pièce, longue d'un pouce & demi ou deux, rétrécie dans le fond, évasée et découpée en cinq ou six parties. Celle d'en haut qui est quelque fois la plus grande, est large d'environ sept à huit lignes, arrondie par le bout de même que les autres, légèrement frisée, ornée vers le milieu de quelques points jaunes ramassés en manière d'une grosse tache. Les parties d'en bas sont un peu moindres et recoupées plus profondément que les autres. À l'égard de la couleur de cette fleur, le plus souvent elle est violette tirant sur le grisdelin. On trouve des pieds de cette plante à fleurs blanches et d'autres à fleurs purpurines plus ou moins foncées, mais toutes ces fleurs sont marquées des mêmes points jaunes dont on vient de parler, & leurs étamines qui naissent en touffe, sont plus ou moins colorées de purpurin, quoique blanches et cotonneuses à leur naissance. Ces étamines sont inégales, crochues, et environnent le pistil. Leurs sommets sont posés en travers, longs de deux lignes sur une ligne de large, divisés en deux bourses pleines d'une poussière jaunâtre. Le calice n'a qu'environ une ligne et demi de longueur, légèrement cannelé en cinq ,six ou sept côtes purpurines. Le pistile est une espèce de cône de deux lignes de haut, relevé à sa base d'un ourlet verdâtre & comme strié. Un filet purpurin, courbe et long de 15 ou 18 lignes, termine ce jeune fruit & finit par un bouton vert pâle. Les bouquets de fleurs sont très gluants avant qu'elles s'épanouissent. Lorsqu'elles sont passées, le psitile devient un fruit cylindrique, long d'un pouce à 15 lignes, épais d'environ quatre lignes, cannelé, arrondi par les deux bouts. Il s'ouvre par le haut en cinq ou six parties et laisse voir autant de loges qui le partagent en sa longueur, séparées les unes des autres par les ailes d'un pivot qui en occupe le milieu. C'est ce pivot qui est terminé par le filet du pistil ; & bien loin de se déssecher il devient plus long tandis que le fruit est vert et ne tombe point lorsqu'il est mûr. Les graines sont très menues, brun clair, longues de près d'une ligne. Les feuilles de cette plante sont stiptiques. Les fleurs ont une odeur agréable, mais qui passe facilement.
Cette plante aime la terre grasse, humide & vient sur les côtes de la mer Noire le long des ruisseaux, depuis la rivière d'Ava jusques à Trébizonde. Cette espèce passe pour malfaisante. Les betiaux n'en mangent que lorsqu'ils ne trouvent pas de meilleure nourriture. Quelque belle que soit la fleur, je ne m'avisai pas de la présenter au Pacha Numan Cuperli, Beglierbey d'Erzeron, dans le temps que j'eu l'honneur de l'accompagner sur la mer Noire.
Tous les environs de Trébizonde en sont pleins". TOURNEFORT 1717.