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Du 27 au 29 juillet 1701, Arménie, le long de l'Aghstev, de la frontière à Dilidjan

De Tbilissi à Dilidjan

Ijevan, juillet 2019.

La route entre Ijevan et Dilidjan, juillet 2019.
Environs d'Ijevan, juillet 2019.

"Nous partîmes [de Teflis=Tbilissi] le 26 juillet, mais nous ne campâmes qu’à 4h de Teflis (…) dans une grande plaine où finit la vallée de Teflis (…). Le fleuve de Kur la traverse, et coule du NNE au SSE : le chemin que nous tenions avait à peu près la même direction (…).

 

Le 27 juillet, on partit sur les onze heures du soir [soir du 26], et nous marchâmes jusques à six heures du matin dans des plaines marécageuses ; mais nous perdîmes dans la nuit notre rivière (...) [et] dans toute notre route nous n’avons plus vu ni entendu parler du Kur. On se reposa ce jour-là jusques à huit heures, et on ne marcha que jusques à environ midi & demi, pour s’arrêter à Sinichopri, village où il y a un assez beau pont de pierre, et une espèce de fort abandonné. " TOURNEFORT 1707.

 

Selon Stéphane Yerasimos, il s'agit du Cuprikent de Chardin, qui aurait suivi le même itinéraire de Teflis à Erevan. Ce village aurait disparu au XIXe siècle (TOURNEFORT 1982). Puisque le pont dont parle Tournefort n'est pas situé sur le Kur (=Koura), le village se situe très probablement sur l’Aghstev, affluent de la Koura. Tournefort suit l’Aghstev d'un point situé près de la frontière actuelle avec l'Azerbaïdjan, jusqu'à Dilidjan, en passant par Ijevan.

Végétation banale avec mélilot (Melilotus sp.) dans les environs de Dilidjan, juillet 2019.
Environs d'Ijevan, juillet 2019.

"Nous en partîmes sur les deux heures pour aller camper dans des montagnes assez herbues, où nous fûmes surpris de trouver des plantes les plus communes, parmi quelques autres assez singulières. Qui est-ce qui se serait attendu à voir des Orties, de l’Eclaire et du Melilot sur le chemin du Paradis terrestre ? Il y en a pourtant, aussi bien que de l’Origan commun et de Mauves ordinaires. Le Dictame blanc est parfaitement beau à l’entrée de ces montagnes, où l’on sentait une fraîcheur qui faisait grand plaisir.

 

Nous ne fûmes guère plus heureux en plantes le lendemain 28 juillet (…) après avoir marché depuis deux heures après minuit jusques à sept heures du matin, dans des montagnes couvertes de bois et de pâturages, nous ne trouvâmes sur les grands chemins que du Millet, du Marrube noir et blanc, de la Bardane, de la petite Centaurée, du Plantain, sans répéter les Orties et les Mauves du jour précédent (…). Nous aurions fort mal passé notre temps sans une espèce admirable de Ciboulette dont la fleur sent le Storax en larme. Ses feuilles et ses racines qui ont l’odeur de la Ciboule d’Espagne nous firent trouver plus de goût aux provisions qui nous restaient.

 

On partit à minuit le 29 juillet, et nous passâmes par des montagne assez rudes, où il y a des forêts, comme nous le reconnûmes à la pointe du jour, remplies de Sabines aussi hautes que des Peupliers.

 

Nous campâmes ce même matin depuis sept heures du matin jusques à onze heures. Ensuite, on marcha l’après midi jusques à une heure et demi, pour s’arrêter à Dilijant, village d’assez belle apparence. " TOURNEFORT 1717.