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Du 30 janvier au 15 mars 1702, Samos

Le journal du voyage de retour depuis Smyrne, en Turquie - qui passa par Samos, Patmos et Skyros - au début de l'année 1702, soit n'a pas été rédigé, soit n'a pas été conservé. Je me reporte donc au texte publié en 1717 et aux planches d'herbier ou aux dessins renvoyant à Samos.

Île de Samos.

il n’y a rien d’agréable (…) que la plaine de Cora. Plaine de Chora, Samos, avril 2022.

"Nous partîmes de Scalanova pour Samos le 25 janvier 1702 (...). Nous débarquâmes le 30 janvier [après avoir dû relâcher derrière Prasonisi] (...). Les pluies continuelles et les vents contraires nous arrêtèrent [à Samos] jusques à la mi-mars." TOURNEFORT 1717.

J’ai bu du fort bon vin muscat à Samos. Samos, avril 2022.

La grande chaîne de montagne qui traverse Samos dans sa longueur s’appelait Ampelos. Samos, avril 2022.

Il est vrai que ces arbres sont fort fréquents le long de [l'Imbrasos]. Vitex sur les rives de l'Imbrasos, Samos, avril 2022.

" Cette île est toute escarpée (…) il n’y a rien d’agréable (…) que la plaine de Cora. La grande chaîne de montagne qui traverse Samos dans sa longueur s’appelait Ampelos (…). C’est cette roche effroyable qui fait le cap de Samos.

Du temps que la Grèce était florissante, cette île était fort peuplée et très bien cultivée. On voit encore au plus haut des montagnes, de longues murailles faites pour arrêter les terres. [Il est surprenant de noter qu'aujourd'hui, plus aucune trace de murailles ne se voit, alors qu'elles sont si fréquentes à Lesbos, ou Naxos, par exemple].

Les muscats sont les plus beaux et les meilleurs fruits de l’île (…) J’ai bu du fort bon vin muscat à Samos (…) mais il sentait moins le grain que le muscat de Frontignan.

Les Pins qui sont au nord de l’île donnent environ 300 ou 400 quintaux de poix (…). On charge dans cette île des vélanides pour Venise et pour Ancône (…). La grande quantité de chênes dont Samos était autrefois couverte, lui avait fait donner le nom de l’île aux chênes.

Toutes les montagnes de l’île sont en marbre blanc (...). Ces montagnes sont assez fraîches, pleines de sources couvertes de bois, et fort riantes. (…)

La Scammonée de Samos (=Convolvulus scammonia) n’est guère bonne : elle est rousse, dure, coriace, et par conséquent très difficile à mettre en poudre (…) nous ne vîmes pas la plante d’où elle se tire, parce qu’elle ne pousse que sur la fin de mars ou dans le mois d’avril. On nous montra pour la plante de la Scamonée les jeunes tiges d’une espèce de liseron dont les feuilles ressemblent assez à celles de notre petit liseron (=Convolvulus arvensis), mais elles sont plus grandes, velues et découpées moins proprement à leur base que celles de la Scammonée de Syrie (=Convolvulus scammonia). La Scammonée de Samos répond parfaitement bien à la description qu’en a faite Dioscoride ; elle naît dans les plaines de Mysie, entre le mont Olympe et le mont Sipyli, mais il est surprenant que du temps de Dioscoride on préférât le suc de cette espèce au suc de la Scammonée de Judée, qui est la même que celle de Syrie, car l’expérience nous oblige de rejeter celle de Mysie ou de Smyrne, et de nous en tenir à l’usage de celle d’Alep ou de Syrie. Celle de Samos et de Scalanova se consomme dans l’Anatolie.

(...)

Pausanias dit (…) que les Samiens soutenaient que Junon était venue au monde sur les bords du fleuve Imbrasus sous un de ces arbres que nous appelons Agnus castus. Il est vrai que ces arbres sont fort fréquents le long de cette rivière, et même par toute l’île, et dans l’archipel. " TOURNEFORT 1717.

 

 Le 30 janvier, nous couchâmes à un mille et demi de Cora, dans la ferme du grand couvent de la Vierge.