9 et 10 août 1701, Arménie, Khor Virap.
Monastère de Khor Virap, juillet 2019.
Vue depuis le monastère de Khor Virap, juillet 2019. De Corvirap on découvre distinctement les deux sommets de cette fameuse montagne...[le mont Ararat]
Réglisse envahi par la cuscute (Cuscuta monogyna Vahl.) dans la plaine de l'Araxe, juillet 2019. On ne voit dans toutes les plaines le long de l’Aras que de la Réglisse et du Cuscute...
" Nous partîmes à quatre heures du matin le 9 août, avec des visages défigurés par les piqûres des cousins (…). Nous continuâmes notre route par une grande et belle plaine qui conduit au Mont Ararat. On se retira sur les huit heures du matin à Corvirap [=Khor Virap] (…). Nous fûmes obligés de nous reposer et de nous rafraîchir dans ce monastère, car nous passions de cruelles nuits à cause des cousins et le jour les chaleurs étaient insupportables. Ce genre de vie durait depuis Teflis [=Tbilissi]. Mais nous fûmes tout consolés de nos fatigues à la vue de l’Araxe et du Mont Ararat. De Corvirap on découvre distinctement les deux sommets de cette fameuse montagne. Le petit, qui est le plus pointu, n’était point couvert de neige ; mais le grand en était furieusement chargé. Voici les plantes que nous décrivîmes dans ce monastère, pendant que nos voituriers se reposaient.
Carduus orientalis costi hortensis folio, coroll. Inst . Rei herb. 31
Nous eûmes le plaisir ce jour-là de faire un nouveau genre de plante, et nous lui imposâmes le nom d’un des plus savants hommes de ce siècle, également estimé par sa modestie, et par la pureté de ses mœurs. C’est celui de monsieur Dodart de l’Académie royale des Sciences, médecin de SAS Madame la Princesse de Conti la douairière.
On ne voit dans toutes les plaines le long de l’Aras que de la Réglisse et du Cuscute (sic). La Réglisse ressemble tout à fait à l’ordinaire, si ce n’est que les gousses sont plus longues et tout hérissées de piquants. Pour la Cuscute, elle embrasse si fort les tiges de la Réglisse qu’elle semble ne faire que le même corps avec elle" (...).
Le 10 d’août nous partîmes de Corvirap et marchâmes jusques à sept heures pour trouver le gué de l’Aras qui ne passe qu’à une lieue du monastère (…). On arriva sur les onze heures au pied de la montagne (…) Toute la plaine au-delà de l’Aras [aujourd'hui en Turquie] est remplie de belles plantes. Nous y en observâmes une d’un genre bien singulier à laquelle je donnais le nom de Polygonoides, parce qu’elle a beaucoup de rapport à l’Ephedra, qu’on a nommé autrefois Polygonum maritimum. " TOURNEFORT 1717.